Tournée à Lyon : Un tremplin pour les jeunes talents de la Section Excellence Sportive

Tournée à Lyon : Un tremplin pour les jeunes talents de la Section Excellence Sportive

Publié le 22/10/2024

À l’occasion d’une tournée exceptionnelle, les jeunes U14/U15 de la section Excellence sportive se rendront à Lyon du 29 octobre au 8 novembre. Ils auront l’opportunité unique de rencontrer et d’affronter les équipes des centres de formation de Lyon, Saint-Étienne, Dijon, ainsi que le pôle Espoir de la Ligue Auvergne Rhône-Alpes. Cette expérience marquera un tournant dans leur parcours de formation, leur offrant non seulement une confrontation avec des clubs de renom, mais aussi une immersion totale dans l’univers du football professionnel. Pour en savoir plus sur les enjeux, les objectifs de cette tournée et le programme qui attend nos jeunes, nous avons rencontré Stéphane D’Urbano, directeur de la Section Excellence Sportive.

 

Questions sur la tournée à Lyon :

 

Comment est née l’idée de cette tournée à Lyon ?
C’est mon idée, car j’avais déjà mis en place un projet similaire lorsque j’étais à Beyrouth (Liban). Cela fait un an que je suis à la Ligue de Football de la Guyane, et je voulais reproduire ce type de projet avec nos jeunes de Guyane afin de leur donner de la visibilité. La Ligue de Football de la Guyane et la Maison Régionale de la Performance (MRP) m’ont apporté un soutien financier pour organiser ce voyage. Il faut savoir que les jeunes n’ont rien à débourser pour cette tournée ; tout est pris en charge. Sans ces financements, un tel projet serait impossible. C’est pourquoi j’en appelle aux sponsors pour contribuer, car c’est avant tout un projet guyanais.

Quels sont les objectifs principaux de cette tournée à Lyon ?
L’objectif principal est de donner de la visibilité aux jeunes Guyanais, qui en manquent cruellement. Nous partons avec 16 joueurs, et l’idée est qu’ils se fassent remarquer par les clubs professionnels afin de se faire repérer.

Combien de matchs ou rencontres sont prévus pendant cette tournée, et contre quelles équipes les jeunes joueront-ils ?
Il y aura 4 matchs : le vendredi 1er novembre contre l’Olympique Lyonnais, le samedi 2 novembre contre l’AS Saint-Étienne, le mardi 5 contre le Pôle Espoir de Lyon, et le mercredi 6 contre Dijon. De nombreux clubs enverront des recruteurs, notamment Clermont-Ferrand et Rennes entre autres.

Quels sont les principaux défis auxquels les jeunes sportifs guyanais devront faire face lors de cette tournée ?
Les défis seront principalement liés à l’intensité des matchs, à la vitesse de jeu et à la qualité technique des adversaires. Les joueurs de clubs comme Lyon et Saint-Étienne sont habitués, depuis l’âge de 10 ans, à jouer des matchs de haut niveau tous les week-ends. Nos U15, quant à eux, n’ont disputé qu’un seul match de championnat depuis le début de la saison, tandis que leurs adversaires en ont déjà joué 7.
Il faudra aussi prendre en compte le climat, car la période a été choisie pour que les joueurs expérimentent le froid — ils devront s’adapter à des températures pouvant descendre jusqu’à 7 degrés, ce qui sera une nouveauté pour eux.
En termes de rythme, j’ai volontairement programmé deux matchs consécutifs pour analyser leur réaction face au haut, voire au très haut niveau.

La Section Excellence Sportive - Foot-Futsal

La Section Excellence Sportive – Foot-FutsalLa Section Excellence Sportive – Foot-Futsal

« Nous ne sommes pas là pour du tourisme. Nous avons les moyens d’égaler ce qui se fait ailleurs ».

 

Comment cette rencontre avec les jeunes des centres de formation de Lyon, Saint-Étienne et Dijon va-t-elle contribuer au développement de nos joueurs ?
Au-delà du développement, c’est avant tout une question de visibilité. L’objectif est que, d’ici un an, nos jeunes puissent intégrer des clubs professionnels dans l’Hexagone. Pour ceux qui ne parviendront pas à atteindre ce niveau, il y a toujours l’option CERFA. Ce qui leur permettra de progresser, ce n’est pas seulement leur propre performance, mais aussi notre évaluation, en tant que staff, de notre niveau par rapport aux autres centres de formation. Nous ajusterons ensuite nos programmes d’entraînement et de détection en fonction de ces constats.

Peut-on s’attendre à des échanges réguliers ou à des partenariats futurs avec ces clubs ?
C’est une question clé. C’est ce que je souhaite instaurer, et c’est pour cela que nous travaillons sur ce projet depuis un certain temps, en faisant de la promotion et en expliquant notre fonctionnement aux clubs professionnels. Nous échangeons avec les entraîneurs et responsables techniques pour leur montrer nos structures et notre méthode de travail, afin qu’ils comprennent que nous ne sommes pas là pour du tourisme. Nous avons les moyens d’égaler ce qui se fait ailleurs.

Comment les jeunes se préparent-ils physiquement et mentalement pour affronter ces clubs prestigieux ?
Il n’y a rien de particulier ; nous avons suivi une préparation normale depuis le début de la saison avec 7 semaines d’entraînement intensif. Cela a été confirmé par les performances des quatre jeunes de la section Excellence Sportive qui ont participé aux Interligues et qui ont tenu le rythme.
Physiquement, ils sont prêts à reproduire les efforts. La seule question est de savoir si nous sommes au niveau par rapport à nos adversaires, car nous n’avons pas de points de comparaison réguliers. Nous jouons des tournois avec des sélections nationales dans l’hexagone, mais ce sont des matchs de 20 à 30 minutes. Là, il s’agira de deux fois 45 minutes à haute intensité, et nous verrons dans un mois, lors de l’interview bilan, s’ils ont su tenir la distance.

Quelles sont les attentes en termes de performances sportives et de comportement durant cette tournée ?
Il n’y a pas d’attente particulière en termes de résultats, même si nous jouerons chaque match pour le gagner. Ce qui compte pour nous, ce sont les performances individuelles mises au service du collectif. Nous voulons voir des joueurs qui s’expriment pleinement à leur poste et qui se mettent en valeur.

« La capacité mentale à vouloir faire plus »

 

Quel est le rôle du pôle Excellence sportive dans la formation des jeunes talents en Guyane ?
Le pôle Excellence sportive joue un rôle crucial et constitue le sommet de la pyramide de formation en Guyane. À partir de 13 ans, il s’efforce de rassembler les meilleurs talents de toute la région, formant ainsi des générations d’une vingtaine de joueurs. Grâce à ce partenariat, les jeunes bénéficient d’un programme adapté avec des cours de 7h à 12h, des soins de kinés, médecins et ostéopathes tous les jours, et six séances d’entraînement hebdomadaires, enrichies par des sessions vidéo. Tout cela est mis en œuvre par la Ligue de Football de la Guyane en collaboration avec la Collectivité territoriale de Guyane, l’IFAS et la MRP, afin de  préparer les jeunes pour l’avenir.

Quelles sont les compétences clés que vous cherchez à développer chez ces jeunes ?
Avant de développer les compétences, il est essentiel de repérer les jeunes talents, ceux qui possèdent une bonne qualité technique et sont à l’aise avec le ballon. L’aspect mental est aussi fondamental : il faut des jeunes qui veulent toujours faire plus, se donner à plus de 100% à chaque entraînement. Cette détermination est ce qui fait la différence au plus haut niveau. Chaque séance est calibrée, et grâce à des outils comme les GPS, il est possible de suivre leur progression et de détecter ceux qui stagnent ou se surpassent.

Quels sont les critères de sélection des jeunes qui intègrent la section Excellence sportive ?
Le critère principal est la capacité mentale à vouloir faire plus. Il s’agit de repérer un potentiel, mais aussi de comprendre le contexte familial et la motivation du jeune. Pour cela, plusieurs entretiens avec la famille et le joueur sont nécessaires avant de les intégrer, afin de cerner s’il est suivi et déterminé ou s’il ne comprend pas réellement pourquoi il est là.

Comment évaluez-vous le niveau de nos jeunes par rapport à ceux des autres centres de formation que nous allons rencontrer ?
C’est encore à voir, mais athlétiquement, les jeunes Guyanais sont des « machines ». Lorsque j’échange leurs statistiques avec d’autres centres de formation et pôles espoirs, et sur le plan athlétique, ils sont au niveau, voire supérieurs. Cependant, il y a un décalage dans le rythme et l’intensité, surtout en raison du manque d’adversité régulière lors des matchs en Guyane. Pour y remédier, il serait utile de surclasser certains joueurs afin de les mettre plus souvent en difficulté.

 

Questions sur les perspectives et partenariats :

 

Y a-t-il des joueurs qui se sont distingués et qui pourraient attirer l’attention des recruteurs durant cette tournée ?
Oui, certains profils correspondent parfaitement aux attentes des centres de formation, notamment les gauchers, qui représentent 17% des joueurs professionnels. Sur les 16 jeunes partant en tournée, 7 sont gauchers. Les postes recherchés incluent notamment des défenseurs latéraux et des attaquants rapides et explosifs, des profils que l’on retrouve en Guyane.

Comment envisagez-vous l’évolution de ce type de projet dans les prochaines années ?
L’objectif est de rendre cette tournée annuelle, toujours en octobre-novembre, période propice pour que les jeunes puissent être repérés et rappelés pour des détections par les clubs pros. Ce projet doit s’inscrire dans une volonté de la Ligue, la CTG, et les sponsors afin que les jeunes s’habituent à jouer contre des clubs professionnels chaque année.

 

Questions sur les visites en dehors du terrain :

 

Le programme prévoit-il des visites culturelles ou des activités en dehors du football pour enrichir l’expérience des jeunes ?
Oui, il y a plusieurs surprises prévues ! Dès leur arrivée le 30 octobre, les jeunes auront l’opportunité de visiter le Sénat, ce qui marquera le début d’une série d’activités culturelles visant à enrichir leur expérience.

Propos recueillis par Marlène CLEOMA 

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